mercredi 28 mars 2012

je sème à tous vents


misère de misère. c’est comme d’avoir un ami qui vient de se faire placer une prothèse de la hanche : ça rappelle que le temps a passé, pour les autres mais surtout pour nous…
il y a eu l’époque ou on avait des amis qui se mariaient, puis celle où ils baptisaient leurs enfants, enfin celle ou ils divorçaient. et maintenant c’est l’époque des prothèses de la hanche.

misère de misère… et comme si ça n’était pas suffisant pour se situer sur la fresque du temps, l’encyclopaedia britannica vient de disparaître, et avec elle ses 32 volumes et ses 60 kilos, qui existaient depuis 2 siècles et demi. certes elle persiste sur la toile, dans une version bien plus à jour parce qu’actualisée en temps réel. mais bon, c’est la fin d’une époque : celle où on puisait dans les dictionnaires découvertes, savoir, inspiration et même rêve. où on regardait avec curiosité sur la deuxième de couverture du larousse tous les drapeaux alignés, même ceux pas à jour. où on trouvait locutions latines et proverbes dans les pages colorées du milieu. et puis… où on ouvrait une page au hasard et qu’on découvrait un mot nouveau. je sais dans wikipedia on peut cliquer sur « un article au hasard ». n’empêche que cet article ne sent rien, il n’y a pas de papier et on ne peut pas le toucher.

à vrai dire je dois reconnaître que ça fait un bail que je n’ai pas ouvert un dictionnaire. on doit encore en avoir un quelque part, à paris, tout abîmé, genre français-espagnol, qui n’a pourtant jamais servi, et un autre joliment illustré par christian lacroix qui doit bien avoir 20 ans, au fond d’une bibliothèque dans la maison de vendée. peut-être qu'un jour quelqu'un se demandera à quoi ça servait un bouquin pareil et trouvera bizarre de devoir trimballer ces trois kilos de mots alors qu'il en aura bien plus dans sa clé USB au fond de sa poche... bon au moins nous en 2012 on sait encore ce que c'est même si c'est à la rubrique "en voie de disparition" .

enfin, je l’avoue, au risque de passer pour une mamie ou une bolosse comme dit fils cadet, au chapitre des logos et maximes, je préfère « je sème à tout vent » que « google est mon ami »






1 commentaire:

  1. Enfin, une nouvelle qui me rassure. Moi aussi, je prends plaisir à ouvrir un dictionnaire ou autre livre jauni par le temps, pour me cultiver, me renseigner. J'ajoute que je me sens constamment en porte-à-faux lorsque je consulte google et autres wikipédia.

    Je le suis d'autant plus lorsque je constate que ma progéniture ne peut s'en passer. Et même lorsqu'elle connaît la réponse, la solution, les dictionnaires et autres informations en ligne sont systématiquement consultés. Quelle tristesse, quelle dégringolade dans l'estime de soi.

    Me revendique femme moderne, car j'avoue consulter internet, mais à bon escient, et lorsque mes vieux dico me font défaut, notamment au travail.

    Non, cher Ptilu, tu n'es ni mamie, ni "bolosse". Tiens ? qu'est-ce ? vais consulter mon vieux Larousse ce soir en rentrant à la maison. L'y trouverai-je ?

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au revoir et merci

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